Montgailhard
S’appelait « MONTGRANIER » ou « Montgrenier » au début du moyen
âge. Montgrenier (plaine fertile et devenue grenier des comtes de Foix)
Nom des habitants : Montgaillardais et Montgaillardaises
Selon certains auteurs, un poste romain
fortifié fut construit au sommet du Pain de Sucre de Montgailhard
en Ariège et servira de tour
de guet avec Carol-Cast (Roc de Carol sur la commune de Saint-Paul),
Montoulieu et Foix.
Une chose est sure : un château y était
établi. Au concile de Lavaur, en 1212, le comte de Foix met, comme
garantie, le château de MONTGRANIER dans les mains du roi d’Aragon,
Pierre. De même, Montgailhard appartient à l’abbaye Saint Volusien
de Foix.
En 1215, il est dit que le château venait
d’être « reconstruit » par le comte de Foix, alors que Roger-Bernard
s’y réfugie face à l’armée de Simon de Montfort et qu’il dut
remettre à l’église romaine le château de Foix en gage de
soumission.
Le château est assiégé, sans résistance,
par ce même Simon de Montfort pendant la croisade contre les
albigeois. Le siège de Montgrenier commence le 6 février 1216 ;
Après sa capitulation, la veille de Pâques, le château est alors en
partie détruit. ; reconstruit par Roger-Bernard II et remis en gage
au roi de France lors de sa soumission qu’il a faite à Saint Jean de
Verges le 16 juin 1229 (de même que ceux de Foix, Lordat et
Montréal, près d’Auzat) ; rendu par Philippe III en reconnaissance
de l’aide apportée par Roger Bernard II au siège de Pampelune.
Ce château abrita la retraite de
Pierre-Roger de Mirepoix après la chute de Montségur.
Le 18 des calendes de septembre 1259,
Roger, comte de Foix, accorde une charte de franchises et de
libertés à Montgailhard.
Dans le rôle des feux du comté de Foix, en
1390, « Montgailhard » comprend 51 feux, ce qui ferait selon
Voltaire 230 habitants. Y est mentionné 1 des 59 moulins du Pays de
Foix
1408 : l’Inventaire
des archives de la tour ronde du château de Foix (P. 304) nous
apprend que « les titres (des habitants) ont été brûlés lors des
guerres de Roussillon »
A noter que selon Dufau de Maluquer, le
notaire Pey del Vernis, père du célèbre chroniqueur Miquel del
Vernis (du Bernis), qui fut créé notaire de Foix par Gaston Phoebus
le 9 septembre 1381 en son château de Mazères, y possède des biens
dont le moulin de Montgailhard (à la rivière de « Sias » et la place
publique)
L’autre chroniqueur
du comté de Foixs, Arnaud Esquerrier : bayle de Montgailhard, est
cité pour la 1ére fois, dans un acte du 6 octobre 1438, mentionnant
aussi Me Miquel de Vernis, notaire. Dès 1445, il remplissait les
fonctions de notaire et trésorier du comté de Foix. C‘est en cette
dernière qualité, qu’il fut chargé, au printemps de l’année 1446 ,
par Eléonore, de procéder à la réformation domaniale d’une partie du
pays de Foixs. Un titre, du 22 novembre 1447 le qualifie « discret
Me Arnaud Esquerrier, notari de Foixs et thessaurer del comtat de
Foixs, comissari per la egregia et poderosa dona madona Leonor,
infanta de Navarra, comtessa de Foixs et de Bigora, a reintegrar et
reformar los dreytz, cesses et senhorias dels locx, cossolatz,
baylias et castelanias de Foixs et de Montgalhard, apertinens a
mossenhor lo comte de Foixs »
En 1446 : Esquerrier dit que Montgailhard
est une châtellenie qui ne comprend que Montgailhard. 3 coseigneurs
la dirigeaient : le roi, l’abbé de Foix et le seigneur de
Montgailhard. Le château de Montgrenier possède, alors, une
garnison.
Montgailhard est le théâtre d’évènements
lors des guerres de religion. Plusieurs faits sont relatés dans le
« Mémorial Historique » de J.J. Delescaze. Les habitants se
convertissent, en 1568, à « l’hérésie » (protestantisme) après la
prise de Tarascon par le sire Daudou. Refuge, en 1569, de Huguenots
(au château de Las Agulhes, entre Montgailhard et Caraybat, « d’où
ils terrorisaient les populations environnantes ») qui s’enfuient à
l’approche des catholiques de Foix ; ceux-ci brûlent le village et
prennent la balustre qui séparait le chœur et la nef de l’église ND
de la Place de Montgailhard (d’un « poids de 22 quintaux 14
livres ») et l’emportent pour s’en servir de portail au pont de
Foix.
Durant les guerres de religion, les offices
religieux du chapitre de Foix (réfugié à Celles) se font dans
l’église de Montgailhard, appelée église ND de la Place
Quelques années plus tard, Montgailhard
s’illustre par un fait de sorcellerie : Les consuls de Montgailhard
(dont un nommé Arnaud Lacanal) font prisonnier en 1586 Jean
Coudrier, dit Petit, sorcier et 12 femmes de Montgailhard accusées
de sorcellerie. Coudrier avec 5 femmes par lui accusées et qui le
reconnaissent sont condamnés à être pendus, étranglés et brûlés au
lieu dit l’Oratoire de Montgailhard. La chambre de justice, établie
à Pamiers pendant les troubles de la guerre de religion confirme en
1586 la sentence de mort prononcée contre les sorciers et sorcières
de Montgailhard par les consuls de ce lieu. Ce qui fut fait ; Les
autres femmes, emprisonnées, peuvent s’évader avec la complicité de
leurs parents et amis et quittent le pays.
Un moment de gloire : Le siège de la
sénéchaussée du Comté de Foix fut un temps transféré à Montgailhard
(le 9 mai 1635) par arrêt du parlement de Toulouse, puis rétablie à
Foix le 5 mars 1636.
Le roi Louis XIII considère que les
garnissons du château de Montgailhard n’est « en aucune façon
nécessaire pour la conservation du Pays de Foix » ordonne que le
château de Montgailhard (et celui de Merens) soit rasé par le sieur
de Fontvive (25 avril 1638). Le sieur de Lisle procédera, sans
tarder à sa démolition et à son rasement Cependant, en 1673, le
dénombrement de Barrière-Flavy signale qu’il reste encore une tour
carrée.
jusqu'a la Révolution, Montgailhard avait le
privilège du droit d’entrée aux Etats de Foix par un député
ordinairement le 1er consul et était siège de justice
Le Terrier de Saint Paul (de Jarrat) montre
que la vigne est une production importante du bourg, avec des
vignobles s’étendant vers l’Ayroule de Saint-Antoine (actuelle voie
Foix-Tarascon)
Parmi les seigneurs de Montgailhard,
signalons la famille de Luppé, de Lourdes et les prestigieux
seigneurs de Gudanes.
Le 13 juillet 1746 : Jean Pierre de Sales
de Gudanes reçoit en donation de Claude Louis de Lourde, seigneur et
marquis de Montgailhard, la nue propriété du château, de la terre et
de la seigneurie de Montgailhard
Louis Gaspard de Sales de Gudanes
(1707-1796), fils de J.Pierre, baron de Château-Verdun et d’Aston,
seigneur de Montgailhard, Luzenac et autres places (en 1768) est
connu sous le nom de « roi des Pyrénées ».
Vente de Montgailhard vers 1765 à la dame
Marianne de Gailhard, épouse de Carrère, autre Co seigneur de ce
lieu qui demande l’autorisation d’établir le livre terrier en
1765 (ADA, B 137).
Louis Guillaume Antoine de Mengaud, baron
de Château-Verdun devient seigneur de Montgailhard par son mariage,
le 20 avril 1768 avec Marie Thérèse de Salles, fille unique de Louis
Gaspard de Salles, marquis de Gudanes.
En 1781, dame Gailhard donne ses biens de
Montgailhard à son beau-frère A.G. de Carrère, conseiller de
Grand’Chambre au Parlement de Toulouse et vicaire général d’Auch.
A la Révolution, Montgailhard devint l’une
des 6 communes du canton de St Paul qui fut supprimé en 1801 et
rattaché au canton de Foix
En 1896, Montgailhard comporte 210 maisons,
221 ménages pour 805 habitants
Au début du XXème siècle : sont habités,
outre Montgailhard-Village, le hameau de Tramezaygues et les
métairies de St Genès, de Brassacou, de Le Cussol. 4 instituteurs y
officient et le moulin à farine fonctionne.
Pour ce qui est du religieux, Montgailhard
dépend du doyenné de Foix et du secteur paroissial de Foix
comprenant:
Foix, Arabaux, Cos et Labarre, Ferrières,
L'Herm, Montgailhard, Montoulieu, Pradières, Prayols, Saint-Martin
de Caralp, Serres sur Arget, Soula, Saint-Pierre de Rivière,
Brassac, Bénac, Ganac, Le Bosc, Burret, Saint-Paul de Jarrat,
Celles, Freychenet
Célébrités :
- René Roques : romancier né à Montgailhard
en 1900 ; mort à Paris vers 1970; une quarantaine de romans (dont
beaucoup ont été censurés…)
- Constant Joulé: secrétaire général de la
FD radicale, désigné comme membre du « Comité Cadillac » lors du
congrès radical de Lyon en octobre 1951 ; maire de Montgailhard
- Au cimetière de Montgailhard, se trouve
la tombe d’Irénée Cros
Registre de catholicité le plus
ancien : 1694
Histariège: J.J. Pétris
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Montgailhard (Ariege)
Altitude : 394 / 941 m
Longitude : 1° 38’ 05’’ E
Latitude : 42° 56’ 04’’ N
Surface :
793 ha
Démographie :
1806 : 578
1851 : 946
1856 : 902
1901 : 753
1921 : 647
1946 : 618
1962 : 1007
1968 : 1265
1682 : 1376
1999 : 1319
2008 : 1364
2010: 1321
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